Dans le domaine de la conservation-restauration des textiles historiques, deux facteurs s’avèrent indispensables pour leur protection et durabilité matérielle : la caractérisation des matériaux mais également la connaissance de l’état matériel de l’artéfact ainsi que les dégradations subies. Si la caractérisation des textiles est un sujet largement étudié et généralement maîtrisé, le second facteur qui consiste à caractériser les dégradations structurelles (physiques, chimiques et mécaniques) nécessite d’être constamment perfectionné et enrichi de techniques non invasives, non destructives et performantes à la fois.
Ce projet de recherche vise à évaluer précisément le potentiel de la spectroscopie afin de caractériser les dégradations structurelles au sens large (physiques, chimiques et mécaniques) des textiles. Pour ce faire, deux types de fibres textiles seront étudiés : une cellulosique (coton) et l’autre protéique (laine) ainsi que deux états de conservation, non vieilli et vieilli artificiellement en enceinte climatique. Les dégradations structurelles induites seront suivies par les trois techniques spectroscopiques portables que nous disposons au sein de l’USR: spectroscopies Raman, IR-TF et réflectance VIS-NIR. Nous explorerons d’avantage le potentiel de la spectroscopie de réflectance VIS-NIR à l’aide d’une gamme spectrale plus étendue allant des ultra-violets aux infra-rouge. D’autre part, ces investigations seront corrélées avec d’autres techniques de caractérisation (DSC, tests mécaniques,…) qui permettraient de relier les éventuelles modifications spectrales avec les dégradations physiques. En fonction de l’avancée du projet, nous envisagerons également de tester l’imagerie hyperspectrale (VIS-NIR) et/ou la spectroscopie de fluorescence UV. Les données spectroscopiques, combinées entre elles ou non, seront traitées à l’aide de méthodes statistiques classiques de classification (ACP).
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