"Le Groupe des Méthodes Pluridisciplinaires Contribuant à l'Archéologie est une association selon la loi de 1901 qui regroupe la grande majorité des "Archéomètres" français. Son titre constitue à lui seul une bonne définition de ce qu'est aujourd'hui l'Archéométrie : l'ensemble des sciences "non humaines" (mais point inhumaines !) intervenant dans l'étude des témoins matériels de l'activité passée des hommes et du milieu dans lequel ils ont vécu. Cet ensemble de disciplines n'est pas vraiment dissociable de l'Archéologie. Cependant comme tout découpage de la Science, celui qui définit l'Archéométrie est à la fois malheureux, car sans réel fondement épistémologique, mais aussi nécessaire, pour que ceux qui pratiquent ce type d'études puissent se voir reconnue une existence statutaire : on n'a pas encore trouvé comment. gérer la Science sans la découper en disciplines, sous-disciplines, etc…
Le G.M.P.C.A. a été fondé en 1976 (enregistré le 15 juillet 1976 à la préfecture de la Nièvre, n° 1344) sous la dénomination primitive de Groupe des Méthodes Physiques et Chimiques de l'Archéologie par neuf membres :
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Ces fondateurs constataient, en effet, dans leur déclaration d'intention, que, pour "de nombreux archéologues, les recherches de terrain et de laboratoire sur les milieux et les matériels, objets de leur étude, ne se ramenaient plus à une simple description et analyse érudites, mais qu'un certain nombre de progrès dans le sens de la précision et de la rigueur exigeaient l'introduction de moyens nouveaux généralement issus des disciplines dites exactes [ ... ]". Il en résultait que "l'évolution (de l'Archéologie) considérée sous son jour le plus général, consacr(ait) en fait l'apparition de ce qu'il est convenu d'appeler la "pluridisciplinarité". Celle-ci ne (pouvait) être fructueuse que dans le cadre d'une coopération intime et profonde des deux parties engagées dans le dialogue, chacune, en définitive, faisant siens problèmes et techniques de l'autre. [ ... ]
C'est, entre autres, ce que se propos(ait) de promouvoir l'Association nouvellement créée. Pour prendre une image un peu vulgaire, il ne s'agi(ssait) plus d'accumuler des tableaux de données servant de faire valoir, ou d'interpréter des mesures en dehors de tout contexte mais d'entreprendre des actions programmées assorties de moyens adéquats à un but archéologique défini, même, et surtout, si celui-ci ne pouvait être envisagé dans le cadre des approches traditionnelles."
A sa première assemblée générale le 26 octobre 1976 le Groupe comptait 41 membres actifs et 24 membres associés. La limitation aux disciplines physico-chimiques répondait à un souci d'efficacité, compte tenu des compétences des fondateurs et de la volonté de ne pas accuser la dichotomie entre une archéologie préhistorique qui intégrait relativement bien les sciences naturelles et une archéologie historique où tel n'était pas encore le cas.
Cette limitation ne permettait cependant pas au Groupe d'exprimer toute la pluridisciplinarité qui s'exerce au sein de l'Archéologie avec ce que cela comporte de réflexion commune, de dialogue entre archéologues et spécialistes d'autres disciplines et de confrontation d'expériences. Les chercheurs des Sciences Naturelles quelques années plus tard ont donc été invités à rejoindre le G.M.P.C.A.. Le succès de cette proposition lors du colloque de Besançon en septembre 1985 a bien entendu conduit à modifier le nom de l'association qui, tout en gardant le même sigle, devenait le Groupe des Méthodes Pluridisciplinaires Contribuant à l'Archéologie. Il s'en suivait évidemment aussi une modification des statuts et de la composition du bureau, réalisée à Lyon en Avril 1987.
Les buts de l'association (article 1 des statuts) sont en définitive les suivants :
- - développer les recherches sur les méthodes pluridisciplinaires contribuant à l'archéologie;
- - servir de liaison entre les personnes et les groupes qui travaillent dans ce domaine;
- - diffuser auprès des chercheurs, des pouvoirs publics et de toute personne intéressée, l'information relative à ce domaine par des conférences, des débats, des publications ou tout autre moyen;
- - prendre toutes les initiatives opportunes pour faire aboutir les objectifs précédents.
L'Association est dirigée par un bureau de dix membres (renouvelés tous les deux ans) qui élit en son sein président, trésorier et secrétaire général.
Les membres actifs du G.M.P.C.A. sont actuellement au nombre d'environ 120 [NDLR: 146 en 2003], dont 25% d'archéologues non praticiens d'une autre discipline naturaliste ou physique. Outre l'établissement de liens directs, plus ou moins formalisés, entre les membres travaillant sur des sujets connexes ou intervenant dans des programmes de recherches communs, le Groupe a mené une politique d'information et de formation dans trois directions :
Sur le plan de la recherche, la Revue d'Archéométrie [NDLR: devenue ArcheoSciences - Revue d'Archéométrie en 2005], à vocation scientifique avec Comité de lecture et lecteurs extérieurs, a été créée. Cette revue, publiée au rythme d'un numéro par an depuis 1977, sous l'active et efficace direction de Loïc Langouët à Rennes, a reçu le Label du C.N.R.S. et bénéficie d'une subvention de la Sous-direction à l'Archéologie du Ministère de la Culture. Les 400 exemplaires du tirage sont diffusés pour 40% à l'étranger.
Sur le plan de la formation, le Groupe édite ou facilite la diffusion d'ouvrages de base [NDLR: Voir Hors Série] parmi lesquels le livre sur La datation du passé par P.R. Giot et L. Langouët a connu un large succès. Pour le grand public ont été rassemblés les éléments de deux numéros spéciaux des Dossiers de l'Archéologie en 1979 et 1980. Le Groupe a également mis sur pied une exposition itinérante Les mystères de l'archéologie en collaboration avec le Musée de Lons-le-Saunier et la Caisse Nationale des Monuments Historiques. En parallèle avec cette exposition a été rédigé un ouvrage de synthèse présentant l'ensemble des méthodes : La Science à la recherche du passé. L'exposition, lancée dans le cadre de l'Année de l'Archéologie, a été présentée à Paris en l'Hôtel de Sully de septembre 1990 à janvier 1991. Ses lieux de présentation ont été ensuite :
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L'association organise régulièrement, tous les deux ans, un colloque rassemblant l'ensemble des archéomètres francophones pour faire le point sur les dernières recherches. Il a été à plusieurs reprises associé à un colloque archéologique afin d'élargir son audience auprès d'un public moins spécialisé : un thème de réflexion commun est alors privilégié. Ces colloques se placent en alternance, les années impaires, avec le Symposium international Archaeometry qui se tient en principe tous les deux ans (années paires actuellement). La liste des colloques qui se sont tenus à ce jour [NDLR : jusqu'en 1994; Voir aussi localisations] est la suivante :
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Le G.M.P.C.A., enfin, décerne tous les deux ans le Prix du GMPCA au "meilleur mémoire concernant une nouvelle méthode archéométrique ou une application originale d'une méthode pour la résolution d'un problème archéologique. [ ... ]
Pour compléter ce rapide compte rendu, il faut ajouter que le G.M.P.C.A. diffuse deux fois par an un bulletin d'information et qu'avant l'auteur de ce texte, Maurice Picon (1976-1981), Albert Hesse (1981-1987) et Jacques Evin (1987-1991), ont successivement présidé aux activités et à l'évolution de l'association.
Larges extraits de Notes pour servir à l'histoire du G.M.P.C.A. paru dans Histoire & Mesure (1994, IX-3/4, p.404-408) par Alain Tabbagh, Président du G.M.P.C.A. de 1993 à 1995