Le projet s’inscrit dans la compréhension du comportement de matériaux sous sollicitation thermique sévère de type incendie. En condition laboratoire, des modèles intégrant différentes échelles, combinant transferts thermiques et massiques, propriétés chimiques, endommagement mécanique sont de plus en plus réalistes. Mais, face à un feu réel, les données récupérables combinant notamment les effets du refroidissement à ceux liés à l’intervention des pompiers ne facilitent pas la transposition de ces modèles. Dans un tel contexte, améliorer les indicateurs du vécu de la matière chauffée pour améliorer la qualité des expertises in situ est un bon challenge. Le recours aux propriétés optiques constitue une voie prometteuse que nous nous proposons d’étudier dans ce projet en considérant le cas de matériaux à base de plâtre et au moins un calcaire. Le premier n’a pas de fonction structurelle, mais est très utilisé en protection passive incendie. Le second, car il est massivement employé dans les maçonneries du gros œuvre. Au cours d’un incendie, l’élévation de la température jusqu’à 1200°C induit des changements de phases qui impliquent des changements des propriétés optiques. Au-delà des attributs classiques de l’apparence (comme la couleur ou la brillance), l’évolution globale du spectre de la lumière réfléchie aussi bien dans le visible que dans le proche infrarouge sera étudiée. Nous examinerons en particulier le domaine du proche infrarouge afin d’évaluer d’éventuelles corrélations entre les signaux caractéristiques des liaisons de l’eau structurale et les changements de phases. Pour les deux familles minérales, ces changements seront caractérisés, associés aux conversions chimiques et l’influence induite sur les propriétés thermiques radiatives sera étudiée.
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