Sujet Identification d'espèce par micro-CT et reconstruction tridimensionnelle : méthodologie et applications aux sciences archéologiques, historiques et forensiques
Date vendredi 22 novembre 2019 à 14h
Lieu Amphithéâtre du Centre de Recherche Paul Pascal, 115 Avenue du Dr Albert Schweitzer, 33600 Pessac

Résumé
La distinction entre des restes humains et animaux ou entre différentes espèces fauniques représente l’une des étapes fondamentales de l’identification de restes osseux retrouvés en contexte archéologique ou forensique. Cependant, l’état de fragmentation des vestiges osseux rend souvent difficile voire impossible leur identification sur la seule base de l’anatomie ostéologique. L’utilisation de nouveaux critères d’identification et d’une méthode d’analyse plus précise est alors nécessaire. Dans cette perspective, l’analyse de la microstructure osseuse et en particulier du réseau canalaire cortical (RCC) apparaît discriminante car ce réseau présente des différences de structure en fonction des espèces. Cette thèse a pour objectif la définition de paramètres du RCC permettant de déterminer l’origine humaine ou animale de fragments osseux ainsi que l’identification de leur espèce animale d’appartenance. Dans le cadre de cette recherche, nous avons effectué l’analyse qualitative et quantitative en 3D d’acquisitions μCT de diaphyses d’os longs (fémurs et humérus) appartenant à 3 espèces (H. sapiens, S. scrofa et B. taurus). Le test d’identification d’espèce, effectué grâce à la méthode statistique de forêts aléatoires, permet d’obtenir un taux d’identification totale de 88.82%. Les individus humains sont correctement identifiés à 100% contre 86.2% pour S. scrofa et 79.51% pour B. taurus. La longueur moyenne des canaux et la connectivité apparaissent comme les variables les plus discriminantes. L’observation et la quantification du RCC en 3D se révèle une méthode d’analyse non-invasive prometteuse pour la distinction d’espèce, appropriée en cas de spécimens rares ou fragiles. Elle s’applique dans divers domaines scientifiques, en cas de forte fragmentation osseuse. Afin de confirmer et d’améliorer ces premiers résultats, il est toutefois nécessaire de développer cette méthode sur d’autres éléments osseux et d’élargir le spectre des espèces animales testées.

Mots-clefs
distinction d'espèces, os cortical, réseau canalaire cortical, μCT, reconstruction 3D, fragments osseux