Sujet Les chancis des vernis et des couches picturales des peintures de chevalet à l’huile. Contribution à la caractérisation physicochimique, à la connaissance des mécanismes de formation et aux traitements de restauration
Date lundi 26 juin 2017 à 14h30
Lieu amphithéâtre Palissy du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France

Important :
En raison du plan Vigipirate alerte attentats, les mesures de sécurité sont renforcées. Anaïs Genty-Vincent remercie les personnes extérieures au C2RMF de bien vouloir s’inscrire (eva.stella-moragues@culture.gouv.fr) d’ici le vendredi 23 juin, faute de quoi elles se verront refuser l’accès par les personnels d’accueil. Le nombre de place étant limité, une confirmation vous sera envoyée par mail.

Résumé
Le chanci est une altération récurrente des peintures de chevalet à l’huile, induite par l’humidité. Elle affecte les vernis et les couches picturales. Selon le degré d’altération, la couche picturale peut être partiellement ou totalement masquée par un voile blanchâtre. L’analyse d’environ 50 micro-prélèvements altérés et non altérés par microscopie électronique à effet de champ a révélé une structure poreuse dans les vernis et les couches picturales altérées, avec une taille de pores comprises entre 50 nm et 4 μm. Pour les chancis de couches picturales, des investigations complémentaires par nanotomographie X à contraste de phase ont démontré que les pores étaient localisés dans le liant. L’apparence visuelle des couches altérées est due à la diffusion de la lumière par les pores, ce qui a été corroboré par des simulations numériques.
Un modèle physico-chimique a été proposé pour expliquer la formation des pores. Il repose sur le fait que les vernis et les liants lipidiques peuvent être assimilés à des ionomères dans lesquels les acides carboxyliques et les carboxylates métalliques ségrègent pour former des clusters ioniques. En présence d’humidité, les clusters s’hydratent entraînant la formation de régions aqueuses. Lors de la phase de déshydratation, les pores initialement remplis d’eau se vident mais subsistent. L’apparition des chancis de vernis et de couches picturales est donc directement liée à la quantité d’acides et à leur capacité à former des clusters.
Les traitements de restauration seront efficaces et durables, si et seulement s’ils résorbent ou comblent durablement les pores, dans le but de réduire la diffusion de la lumière. Pour les chancis de couches picturales, les traitements actuels sont peu satisfaisants. Un nouveau traitement innovant a été développé et testé sur des échantillons modèles et des peintures anciennes chancies. Les résultats sont très prometteurs en termes de stabilité, d’efficacité, de durabilité et de réversibilité. Cette recherche aura incontestablement un impact majeur, puisqu’elle pourrait répondre à un véritable besoin pour la restauration et la conservation des peintures de chevalet chancies.

[Télécharger l'invitation - PDF219.09 Ko]