Sujet Qualités des blancs de plomb des oeuvres peintes Caractérisation micro-structurale et luminescence des carbonates de plomb
Date vendredi 21 octobre 2016 à 14h30
Lieu Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF), 14 Quai François Mitterrand, 75001 Paris – Palais du Louvre
Résumé
Le pigment blanc de plomb, composé majoritairement de deux phases cristallines carbonates de plomb (cérusite PbCO3 et hydrocérusite 2PbCO3.Pb(OH)2) est synthétisé et utilisé en peinture depuis l’Antiquité. L’étude des sources historiques révèle que les artistes pouvaient se procurer des qualités variées de ce matériau, selon le degré de sophistication de la synthèse. Particulièrement, l’amélioration des propriétés optiques du pigment était recherchée.
Notre travail, fondé sur la combinaison d’une caractérisation micro-structurale par diffraction des rayons X (DRX) et optique par étude de la luminescence des deux phases, a permis une meilleure compréhension des qualités recherchées par les artistes.
Une étude cristallochimique a dans un premier temps précisé les mécanismes de formation des phases apparaissant au cours de la synthèse du pigment par corrosion du plomb métallique, et démontré l’influence des procédés antiques post-synthèse sur les paramètres de composition et de microstructure du pigment (morphologie des cristallites à l’échelle nanométrique).
En utilisant différentes configurations d’analyse DRX (notamment fondées sur le rayonnement Synchrotron), combinées à l’affinement Rietveld, il a été possible de remonter aux paramètres structuraux au sein même des couches de blanc de plomb d’oeuvres peintes du Musée du Louvre.
Les résultats ont été complétés par l’étude de la photoluminescence des blancs de plomb induite par rayonnement laser. Le mécanisme de cette luminescence a ainsi été précisé. Les propriétés optiques ont enfin été connectées aux paramètres structuraux et aux traitements utilisés dans le passé visant à obtenir un pigment aux qualités maitrisées.
Les perspectives ouvertes par ce travail portent d’une part sur des développements instrumentaux (cartographies DRX et imagerie de fluorescence UV à haute résolution spatiale), et d’autre part sur une étude systématique connectant procédés de synthèse antiques et présence de défauts détectables par méthodes structurales ou optiques.
Important :
En raison du plan vigipirate alerte attentats, les mesures de sécurité sont renforcées. Merci aux personnes extérieures au C2RMF de bien vouloir annoncer leur venue (victor.gonzalez@culture.gouv.fr) d'ici le vendredi 21 octobre, faute de quoi elles se verront refuser l'accès par les personnels d'accueil.