Sujet Reconstitution technologique de la production préhistorique tardive (env. 1000 av. J.-C - env. 500 ap. J.-C) de cuivre au Complexe de Vilabouly (Laos central)
Date lundi 14 juin 2021 à 8h
Lieu en ligne [contacter melissacadet006@gmail.com]
Résumé
Les recherches basées sur les origines évoluant, des avancées significatives ont été faites pour notre compréhension de la métallurgie ancienne du cuivre sud-est asiatique, ceci en partie grâce à de nouvelles fouilles de sites de production de métal, mais également par l’application de méthodologies de provenance à des assemblages couvrant au moins deux millénaires.
Le Complexe de Vilabouly (env. 1000 av. J.-C – 700 ap. J.-C) au Laos central (Province de Savannakhet) est seulement le troisième site de production primaire connu en Asie du Sud-Est et a révélé des sites majeurs d’extraction minière et de production (Puen Baolo et Thong Na Nguak) avec des artefacts en lien avec la production du cuivre (fragments de minerais, de scories et de creusets) ainsi que des objets à base de cuivre (lingots, tambours, haches etc.). Les analyses des différents types de matériaux (MO, MEB-EDS, Spectroscopie Raman, pXRF, DRX, isotopes du plomb) ont permis de proposer une reconstitution de la chaîne opératoire de production du cuivre à Vilabouly, ses implications plus large pour la métallurgie du cuivre sud-est asiatique et sa contribution aux études de la préhistoire tardive en général.
Les résultats semblent montrer l’utilisation de creusets pour la réduction au cours d’un procédé en une étape, employant une charge avec un mélange de minerais (principalement malachite et chalcocite) variable et dépendante des minéralisations exploitées, menant à l’obtention de scories homogènes dénotant une maîtrise du procédé.
Une production primaire et probablement secondaire de cuivre est donc attestée avec la plupart des signatures isotopiques du plomb concordantes avec celle de Vilabouly, avec des objets composés de cuivre, de bronze et de bronze au plomb. La cohérence de la signature géochimique correspond à l’intensité de l’exploitation du site, mais également à l’approvisionnement de métal à base de cuivre régionale en partie faite par Vilabouly avec des sites consommateurs de métal en Thaïlande, au Myanmar ou au Cambodge actuels.
Abstract
Evolving from purely ‘origins’-based research, significant advances have been made in our understanding of early Southeast Asian metallurgy in the last decade, partly through new excavations of metal production sites, and partly through the application of established provenance methodologies to assemblages covering almost two millennia.
The Vilabouly Complex (ca. 1000 BC – ca. 700 AD) in central Laos (Savannakhet Province) is only the third primary production site physically known in Southeast Asia and has revealed major copper mining and smelting sites (Puen Baolo and Thong Na Nguak) with artefacts linked to the smelting of copper (ores, slags, crucibles and scorched clay) along with copper and copper-alloyed artefacts (ingots, drums, axes etc.). Analyses of the different types of artefacts (OM, SEM-EDS, Raman Spectroscopy, pXRF, lead isotope analyses) permit the reconstitution of the chaîne opératoire of copper production involved at the VC and its wider implication for Southeast Asian metallurgy and a contribution to the late prehistoric studies in general.
Results seems to show the use of a crucible smelting technology during a unintentional and variable one-step co-smelting revealing a mastery of the production process leading to homogenized by-products denoting good metal/impurities separation. The main mineral exploited was malachite, but sulfidic minerals (chalcocite) must have been present in the smelting charge as well, depending on the mineralization exploited.
Primary and most probably secondary copper production are attested with most of the metal objects ‘lead isotope signature’ matching VC one with objects composed of copper, bronze and leaded-bronze. The consistent geochemical signature corroborates the extensive on site production and fits with the regional copper-base metal being sated in part by VC supply as the VC lead isotope signature has been identified in the copper exchange networks across Southeast Asia, involving metal consumers from Myanmar, Thailand and Cambodia.