- Responsables du stage : Philippe Dillmann (CEA), Enrique Vega (CEA)
- Co-responsables : Ambre Vilain, Pierre Chastang (UVSQ), Etienne Anheim (UVSQ), Clément Blanc (AN), Hélène Veillard (UVSQ)
- Lieu du stage : Laboratoire Archéomatériaux et prévision de l’altération, CEA Saclay http://iramis.cea.fr/nimbe/lapa/. NIMBE/LAPA, CEA Saclay, 91191 Gif sur Yvette Cedex France
- Employeur : Laboratoire DYPAC, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines http://www.dypac.uvsq.fr/
- Rémunération : 2 100 € net mensuel
- Durée : 12 mois
Nos connaissances en matière de production de matrices de sceaux sont lacunaires et limitées. Ainsi à coté de quelques sources comptables pour les XIVe et XVe siècles, nous avons à notre disposition pour le XIIIe siècle parisien le Livre des Métiers d’Étienne Boileau et les différents livres de la taille. Le premier nous apprend que vers 1268, les fondeurs et molleurs, spécialisés dans la fabrication des boucles, des ardillons, des fermaux, des anneaux, et des méreaux, étaient aussi susceptibles de fondre des sceaux. Les membres de ce métier qui travaillaient le cuivre et « l’archal », n’avaient cependant pas le droit de vendre des sceaux sur lesquels figuraient des lettres, pour éviter de falsifier les coins monétaires. Cet interdit implique l’intervention d’un second praticien que le Livre des métiers ne nomme pas mais que nous connaissons grâce aux Livres de la taille, dans lequel figure le nom et la localisation d’une petite dizaine de « seeleeurs ». Ces derniers vendaient-ils des objets semi-finis que leur fournissaient les fondeurs et auxquels ils ajoutaient la légende manquante, ou étaient-ils des orfèvres spécialisés dans la fabrication in extenso d’un produit dont la demande était considérable.
Le projet ADéMAT souhaite enrichir les connaissances historiques en matière de production de matrices en les complétant à l’aide d’approches archéométriques. Concernant la fonte, les caractéristiques métalliques permettent-elles de comprendre de manière plus fine une chaîne opératoire dont nous soupçonnons la complexité constitutive ? Ainsi, si les fondeurs et molleurs fabriquaient bien des flancs métalliques et des prises coniques plus ou moins ouvragées, les faces ne restaient pas nécessairement lisses. Elles pouvaient en effet être pourvues d’une image obtenue elle aussi par la fonte, il suffisait alors de la ciseler. C’est du moins ce qu’on peut déduire de l’existence de matrices incomplètes qui nous sont parvenues, sur lesquelles ne figure que l’image. Par ailleurs, cet outil d'identification statutaire qu’est le sceau, exprime la position relative de son détenteur dans l'univers social par un certain nombre d’éléments matériels comme le soin apporté au façonnage de la matrice, objet de la parure que l’on porte quotidiennement sur soi et que l’on montre. La couleur de l’alliage, l’éventuelle dorure, les dimensions, le caractère plus ou moins ouvragé des prises peuvent-être considérés comme de véritables marqueurs sociaux. Or, est-il possible de mettre en relation ces éléments avec la nature des alliages ?
Missions du postdoctorant :
Au sein du programme ADéMAT financé par la Fondation des Sciences du Patrimoine (http://www.sciences-patrimoine.org//index.php/accueil-319.html), le stage post-doctoral proposé ici comportera deux volets complémentaires. Le premier consistera à déterminer la composition des alliages utilisés pour réaliser les matrices. Le second sera destiné à mieux saisir les pratiques de gravure.
Ainsi, le postdoctorant aura en charge la poursuite des analyses XRF et EDS couplée au MEB menées jusqu’ici sur la collection de matrices de sceaux des Archives nationales. La seconde collection à analyser appartient au musée des Beaux-Arts de Lyon et comporte environ 1000 items. Le travail du postdoctorant consistera en l’analyse systématique de la composition métallique des matrices (XIIe-XVIe siècle). Un point important sera de caractériser l’influence de la patine sur la qualité des analyses par les méthodes portables et de laboratoire (comparaison XRF/MEB-EDS).
Par ailleurs le postdoctorant se chargera de l’étude de la morphologie des traces de gravures dans l'objectif de comprendre la mise en œuvre de ces objets et de cerner les gestes techniques du graveur de sceau au Moyen Âge, plusieurs approches complémentaires de microscopies optique et électronique seront mises en œuvre.
Enfin le postdoctorant travaillera, avec les autres membres de l’équipe, sur les problématiques d’archéologie expérimentale initiées dans le projet et qui consiste notamment en la réalisation d’une matrice et sa gravure.
Candidatures :
Merci d’envoyer un CV ainsi qu’une lettre de motivation, à :
Philippe Dillmann (philippe.dillmann@cea.fr)