Un projet de recherche initié par le responsable du pôle scientifique Textile du Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH) portant sur le nettoyage des textiles par des jets de fluides supercritiques et d'une durée de six mois, vise à développer une solution propre et performante de nettoyage de surface pour l’élimination des résidus de saleté et d'empoussièrement, très fréquents sur les textiles patrimoniaux. Le nettoyage classique aqueux et en présence de tensio-actifs n'est parfois pas envisageable pour certains objets composites ou sensibles ou très altérés. La technologie de traitement de surface proposée consiste à projeter sur la surface de l'objet un jet d’azote supercritique sous haute pression (3500 bar) et basse température (-140°C). Le but est d’enlever de façon contrôlée le dépôt qui recouvre les objets textiles. C’est cette couche qui est à l’origine de l'oxydation des fibres ou de leur acidification, allant dans la plupart des cas jusqu'à l'altération irréversible du support et de sa rupture. Ce phénomène est d'autant plus grave lorsque l'humidité ambiante n'est pas contrôlée. Les techniques traditionnelles de nettoyage de surface (chimique, mécanique) utilisées couramment par les restaurateurs se heurtent à la difficulté d’enlever efficacement la couche de crasse ou à la fragilité du support. La technique de jet d’azote présente un fort potentiel en termes d’efficacité d’enlèvement de cette couche par la combinaison des effets thermique (cryogénie) et mécanique (pression) mais la littérature concernant le nettoyage des textiles est vierge. Le projet a pour objectif primordial de comprendre et de contrôler les effets et les mécanismes de l’action d’un tel jet dans les conditions citées de froid et de pression. En cas de succès, il permettra de proposer une solution performante et écologique supplémentaire au service de la conservation-restauration des textiles.
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