Logo LAPA NIMBEDes milliers d'épaves métalliques datant des deux premiers conflits mondiaux gisent le long des côtes françaises. Ces épaves se dégradent sous l'effet de la corrosion et s'affaissent sous l'effet simultané du poids croissant des concrétions marines et de la réduction des épaisseurs des structures par la corrosion. La dégradation des épaves métalliques immergées a des conséquences majeures sur le patrimoine culturel et historique puisqu'avec leur effondrement, c'est tout une partie de notre histoire qui s'efface. Par ailleurs, elles peuvent être à l'origine du relargage de composés et métaux polluants. La dégradation des épaves peut donc avoir des conséquences dramatiques non seulement pour le patrimoine mais aussi pour l'environnement.
Pour protéger ces épaves et éviter qu'elles ne disparaissent totalement, le projet propose de mettre en place des traitements de protection cathodique sur ces épaves. La protection cathodique est reconnue comme une méthode efficace pour protéger l'acier de la corrosion. La protection cathodique, couramment utilisée en milieu off-shore, en contexte naval et portuaire, est bien maîtrisée pour des matériaux neufs mis à l'eau. Cependant, la mettre en œuvre sur des structures métalliques immergées déjà colonisées et recouvertes de couches épaisses de produits de corrosion est un véritable défi scientifique et technique.
Pour ce faire, le projet a un objectif double : d'une part accéder à une meilleure compréhension des mécanismes de dégradation des épaves, d'autre part mettre en place des traitements de protection cathodique sur les épaves. La méthodologie spécifique développée au cours du projet consiste à travailler sur deux épaves situées dans deux environnements différents : une en Manche et l'autre en Méditerranée.
Ces épaves seront étudiées depuis le noyau métallique jusqu'aux produits de corrosion et les liens qu'elles développent avec ses environnements proches des couches sédimentaires à la caractérisation de la biodiversité avec ou sans protection cathodique. Les premiers résultats obtenus lors des mesures sur site des épaves couplés à des expériences en laboratoire concernant les besoins en courant électrique pour la protection cathodique sont déjà engagés. La caractérisation à l'aide d'une approche multi-échelles pour l'étude des couches de produits de corrosion et de la biodiversité sur des prélèvements sur les deux épaves (tôles des épaves, sédiments, eau) sont en cours.

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