Maurice Picon nous a quittés le 16 novembre 2014.
Maurice Picon fût l'un des fondateurs du GMPCA en 1976 et son premier président, sous la dénomination initiale de Groupe des Méthodes Physiques et Chimiques de l'Archéologie. Il faisait partie de cette poignée de pionniers, issus comme lui de la physique, de la chimie, de la géologie, qui ont créé l'archéométrie en France. C'était alors un nouveau champ de recherches, qui franchissait hardiment les barrières disciplinaires. Il est maintenant bien établi au sein de nos institutions comme un domaine à part entière de l'archéologie.
Maurice Picon y a développé la céramologie de laboratoire, en établissant ses bases conceptuelles et ses pratiques, en créant à Lyon le Laboratoire de Céramologie (actuellement CNRS UMR5138) qu'il a dirigé pendant 30 ans, et en menant un nombre impressionnant de travaux qui ont renouvelé nos connaissances dans le domaine. Pour ne citer que quelques exemples, ses travaux ont été novateurs dans l'étude de la céramique romaine, où il oeuvré notamment au sein de la SFECAG (Société Française d’Étude de la Céramique Antique en Gaule); dans celle de la céramique médiévale, aux côtés de Mlle d'Archimbaud et de l'AIECM2 (Association. Internationale pour l'Etude des Céramiques Médiévales Méditerranéennes). Les études de provenances de céramiques auront été son domaine de prédilection, et les bases de données qu'il a initiées représentent l'un des plus importants corpus de données chimiques en céramologie. Il a développé des travaux fondamentaux, publiés pour la plupart dans "La revue d'archéométrie", sur les altérations des compositions chimiques des céramiques par leur milieu d'enfouissement, sur les propriétés des matériaux utilisés pour fabriquer les céramiques culinaires... Ses recherches ne se sont pas limitées à la céramique, elles ont aussi révolutionné les études sur le verre, sur l'alun. Dans la lignée de ces derniers travaux, il envisageait encore de poursuivre ses recherches sur la chimie antique. Sa curiosité scientifique aura été insatiable, jusqu'à la fin.
Il a été a la fois un homme de laboratoire et de terrain, et dans de nombreux pays dont la France, l'Italie, la Grèce, la Turquie, l'Egypte, le Maroc... il a mené des collaborations exemplaires avec ses partenaires archéologues, pour le plus grand bénéfice de la Science.
C'est donc un homme d'une envergure scientifique exceptionnelle que nous saluons, comme en témoignent les nombreux et vibrants hommages à cette "figure" dont le GMPCA s'est fait l'échoc.
Nous n'avons sans doute pas fini de tirer les enseignements de ses travaux, mais il est clair qu'il nous a montré l'exemple d'une archéométrie intégrée au coeur de l'archéologie, une archéométrie éclairée, visionnaire, à la pointe des questionnements, qui influencera encore bien des chercheurs, et suscitera, nous l'espérons, encore bien des vocations.
Yona Waksman
Présidente du GMPCA
Merci d'adresser vos messages au secrétariat du GMPCA en précisant le cas échéant si vous vous exprimez à titre personnel ou à titre institutionnel.
We will pay a tribute to this great figure of archaeometry in the journal ArcheoSciences and at the next GMPCA conference Archéométrie 2015 in Besançon
To those who would like to express a testimony, we propose to post it on the GMPCA website. Please send your text to the GMPCA secretary.