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Les transformations écologiques et sociales récentes n'ont guère été favorables au maintien de sociétés qui subsistent grâce à la pratique de l'élevage extensif. Pourtant, les membres de ces sociétés, ontologiquement multispécifiques, se perpétuent grâce à la mobilité spatiale, la flexibilité de leurs stratégies économiques, mais aussi du fait de la précision des ré-aménagements perpétuels des relations entre les humains et leurs bétails. C'est la connaissance de ces divers ordres de diversité qui apparaissent comme la clé principale de la compréhension des logiques pastorales contemporaines. Outre la connaissance de l'hétérogénéité des écosystèmes, des modes de relations entre éleveurs et avec les membres des autres groupes, c'est la diversité du bétail lui-même qui apparaît aujourd'hui particulièrement importante, et bien peu étudiée.
Alors que c'est une conception essentiellement génétique de la diversité des animaux domestiques qui domine les savoirs agronomiques, on constate un défaut de connaissance scientifique des savoirs locaux relatifs à l'hérédité et à la sélection locale. Toutefois, les ressorts de la composition de troupeaux résilients ne relèvent pas que de la gestion génétique, mais reposent sur un ensemble de dimensions qui sont usuellement mobilisées par les éleveurs : comportement social des animaux, savoirs acquis par les animaux eux-mêmes et largement transmis d'humains à bêtes, de bêtes à bêtes et sans doute de bêtes à humains. Il s'agit d'une dimension essentielle de la pratique banale, souvent ancienne et toujours renouvelée, des éleveurs d'autosubsistance et du bétail qui co-habitent.

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