La diversité des écosystèmes résulte d’une interaction permanente entre des conditions mésologiques et des actions anthropiques. Ce sujet de thèse interroge les relations entre usages anciens des sols, modifications structurelles des écosystèmes, et biodiversité aquatique et terrestre des écosystèmes forestiers. L’extension de la couverture lidar à l’échelle de la France a révélé, dans les forêts Lorraines, un immense parcellaire (>100 km2) agricole fossile associé à de très nombreuses (> 2000) mares intra-forestières, et en contrepoint, des secteurs sans mares ni parcellaires, pouvant être interprétés comme des espaces avec une continuité forestière depuis plusieurs millénaires. Dans ce secteur géographique il serait ainsi possible de distinguer des écosystèmes n’ayant jamais subi d’emprise agraire au cours des derniers millénaires, et d’autres ayant subi des pratiques agraires antiques. Les hypothèses développées dans le cadre de ce sujet sont : (a) mares et parcellaires agraires fossiles sont contemporains et signent une culture agronomique liée à l’élevage ovin de plaine, dans un contexte de faible alimentation en eau ; (b) ces aménagements ont modifié de façon pérenne la diversité biologique terrestre et aquatique ; (c) ces observations réalisées à une échelle locale sont généralisables à de nombreux écosystèmes forestiers en Lorraine et dans d’autres régions de France. Il s’agira de (i) confirmer dans un secteur spécifique qu’il existe une relation entre la formation des mares et des parcellaires, et éclairer les usages anciens qui leur ont donné naissance, en utilisant des approches sédimentologiques, pédologiques et archéologiques, incluant des outils moléculaires ; (ii) déterminer via des approches limnologiques et botaniques à quel point ces actions anthropiques ont affecté et affectent encore la diversité biologique actuelle de ces espaces ; et (iii) d’étendre, grâce à l’outil du Lidar, ces approches à d’autres secteurs forestiers, en France.
Plus d’informations :
[Site web ADUM]