Dans de nombreuses îles des Caraïbes, les vestiges de crabes terrestres sont fréquemment observés lors des premières occupations de la période céramique (de 400 av. J.-C. à 1500 apr. J.-C.). Cependant, ces ressources alimentaires sont rapidement remplacées dans la diète par des mollusques marins. Cette thèse se propose de réexaminer l'hypothèse selon laquelle ce changement dans la subsistance serait lié à une surexploitation des crustacés, en corrélation avec l'augmentation de la population Amérindiennes présente sur les îles. Afin d'explorer cette hypothèse, une analyse archéozoologique et taphonomique sera entreprise sur plusieurs collections archéologiques déjà constituées de crustacés. Ce type d’analyses n’ayant jamais fait l’objet d’études approfondies, un volet méthodologique et expérimental sur les populations de crabes actuelles viendra appuyer l’étude afin notamment d’affiner les critères de détermination spécifique, de préciser les courbes allométriques pour la reconstitution des tailles corporelles ainsi que de définir le rang des crustacés terrestres dans l’échelle de la profitabilité des ressources alimentaires disponibles pour les populations autochtones. Cette double approche analytique – fossile et actuelle – contribuera à mieux appréhender la dichotomie « Crab Culture » / « Shell Culture » ainsi que les problématiques plus générales de la surexploitation des ressources durant la période précolombienne et des interactions entre les ressources terrestres et marines.
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