Durant l’hiver 2009-2010, la fouille du cimetière rattaché à l’hôpital protestant de La Rochelle a livré plus de 500 sépultures. Après la révocation de l’édit de Nantes et le siège de la ville au XVIIe siècle, la communauté protestante du XVIIIe siècle est exclue de la vie civile du fait de la Révocation de l’Edit de Nantes mais n’en reste pas moins présente et active « confessionnellement ». L’unique lieu d’inhumation clandestin dans le jardin de l’hôpital rassemble tous les fidèles de la communauté et il est très probable que la population exhumée lors de cette fouille est numériquement proche de la population vivante. En tout cas, elle en donne une image proche de la réalité. L’étude présentée dans le rapport de fouille présente les premiers résultats sur les pratiques funéraires de cette communauté pour laquelle aucun signe ou geste ne permet de déceler leur confession. Le recrutement de ce cimetière confirme que cet espace est dédié à l’ensemble de la communauté quel que soit l’âge ou le sexe. Il est probable que certains individus soient des résidents de l’hospice mais il n’est pas possible de les identifier de manière certaine. L’état de santé ne révèle aucune différence de statut au sein de la population. La rareté du mobilier découvert dans les sépultures ne permet pas d’identifier une appartenance sociale particulière alors même que les registres de décès mentionnent à plusieurs reprises l’origine aisée de certains défunts. Ce projet a pour objectif de compléter l’étude du cimetière et de la population inhumée par une approche exhaustive des analyses biologiques et funéraires. Une comparaison avec la population du cimetière de Notre-Dame de Cougnes dont les niveaux modernes, découverts durant l’hiver 2022, sont contemporains du cimetière protestant est une occasion unique de mettre en évidence les spécificités funéraires et biologiques des deux communautés résidant à La Rochelle au XVIIIe siècle.
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