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Les origines des fonctions cognitives complexes chez les humains actuels ne sont pas encore bien comprises. Alors que de nombreuses espèces de primates présentent des fonctions et des comportements cérébraux latéralisés, il est largement reconnu que chez les hominines, il existe une corrélation entre des fonctions cognitives supérieures et une spécialisation hémisphérique et comportementale accrue. En effet, il a été suggéré que le succès évolutif du genre Homo puis d'Homo sapiens pourrait avoir été influencé par une augmentation des fonctions latéralisées. Toutefois, le ou les moments d’émergence d’une latéralisation fonctionnelle plus importante reste un sujet de débat. Les preuves fossiles suggèrent que certains des premiers membres du genre Homo avaient déjà une préférence pour la main droite. Cependant, des découvertes archéologiques récentes indiquent que l'utilisation d'outils en pierre est apparue avant l'apparition du genre Homo. Étant donné que la production et l'utilisation d'outils, la manipulation et le langage auraient contribué à l'augmentation de la spécialisation hémisphérique chez les humains préhistoriques, il est essentiel d'identifier le moment où la latéralité comportementale et anatomique apparaît dans les archives archéologiques et fossiles pour comprendre l'évolution de fonctions cognitives complexes. Par ailleurs, les travaux récents en neurosciences illustrent que des asymétries cérébrales, fonctionnellement impliquées dans le langage et la latéralité manuelle, sont partagées entre les humains et les chimpanzés actuels. Le substrat anatomique cérébral lié à ces comportements pourrait être une caractéristique commune des hominidés. La littérature sur le cerveau des humains fossiles ne permet pas de statuer avec certitude sur la présence ou non d’asymétrie anatomique en raison d’un échantillon restreint pour des analyses de variations bilatérales et par la difficulté d’interpréter le lien entre cerveau et endocrâne pour les détails de forme et d’extension des zones possiblement fonctionnelles. Enfin, les connaissances sur les liens entre comportement latéralisé et variations bilatérales du cerveau concernent de vastes échantillons et identifient des zones précises. Mais le lien entre la diversité des comportements latéralisé et le degré de variation de forme et de taille entre les deux hémisphères n’est pas encore documenté. L'objectif de cette thèse est de retracer les origines de la latéralité comportementale et de la spécialisation hémisphérique cérébrale chez les hominines afin de comprendre comment le cerveau et les fonctions associées ont évolué au cours de notre évolution. L’approche mêlant paléoanthropologie, expérimentations archéologiques et analyses multiples biologiques et comportementales sur un échantillon de volontaires apportera des données inédites sur des aspects méthodologiques mais aussi pour l’interprétation conjointe du matériel archéologique osseux (i.e. endocrânes) et lithique (i.e. outils en pierre).

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